Arts, Sciences et Créativité urbaine

L’idée selon laquelle les arts et les sciences seraient des mondes hermétiques et délimités par une frontière nette, résiste difficilement à un examen rapide de l’histoire de l’art. Dans la Grèce Antique, le mot « techné » signifiait à la fois l’art et la technique. A la Renaissance, les artistes étaient de fins connaisseurs des découvertes scientifiques de leur temps. C’est le cas évidemment de Léonard de Vinci à la fois peintre, musicien, scientifique et inventeur, ou encore de Piero della Francesca, un mathématicien réputé et célèbre peintre de la perspective.\r\n\r\nAu XIXème siècle, le développement des nouvelles techniques accélère les opportunités de rencontres entre arts et sciences. L’apparition des couleurs industrielles permet aux impressionnistes de peindre en plein air. D’autres artistes utilisent le schéma chromatique du chimiste Chevreul pour magnifier les couleurs complémentaires. L’invention de la photographie transforme l’univers de la peinture, qui perd sa fonction de représentation de la réalité, pour se réinventer à travers le courant impressionniste notamment.\r\n\r\nAu début du XXème siècle, les nouvelles géométries comme la « Quatrième dimension », influencent le mouvement cubiste. Les collaborations entre Arts, Sciences et Technologies sont par la suite formalisées à travers la création du Bauhaus, d’ « experiments in Art and Technology» à New York dans les années 60, et plus récemment du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston, d’A10lab à Londres, du Medialab-Prado à Madrid ou encore du New Laboratoria à Moscou.\r\n\r\nCes différents exemples permettent de mieux appréhender la longue tradition d’échanges entre recherche scientifique et pratiques artistiques. Or ces relations connaissent actuellement un processus d’accélération et de transformation. Désormais, les processus Arts-Sciences intéressent la fabrique des villes elle-mêmes.